Le 11 mars, c’est la journée mondiale de l’entrepreneuriat. Souvent admiré ou fantasmé, l’entrepreneuriat n’est pourtant pas une situation qui ressemble à une balade lors d’une journée ensoleillée. Pour les entrepreneurs et les indépendants, les défis liés à leur activité sont inévitables. Pas moins de 72 % des entrepreneurs déclarent être touchés par des problèmes psychologiques et 20% des chefs d’entreprise admettent être pris dans un tourbillon de travail excessif et compulsif. Le bien-être au travail est sous les feux des projecteurs, avec 3,2 millions de travailleurs présentant un risque élevé de succomber au burn-out. La santé mentale et les défis psychologiques émergent progressivement au centre des préoccupations majeures de notre société. Nous allons explorer la manière dont la santé mentale des entrepreneurs peut être mise à l’épreuve, en nous éloignant des stéréotypes glamour pour plonger dans les réalités parfois difficiles de la gestion d’une entreprise et les répercussions potentielles sur leur bien-être psychologique.
C’est une bonne idée, un concept innovant et une envie de faire bouger les choses. Une situation qui fait rêver quand on voit des “licornes françaises” comme blablacar, backmarket ou des start ups ayant levés des fonds et réussissent rapidement tels que les Secrets de Loly et Respire. En réalité, entreprendre rime davantage avec prendre des risques.
Saviez-vous que 80% des start-up disparaissent au bout de 5 ans d’activité ?
Les entrepreneurs font face chaque jour à des situations stressantes. La santé mentale des entrepreneurs peut parfois en prendre un coup. Les raisons principales de ce stress sont le manque de temps, la surcharge de travail, l’incertitude de l’activité de l’entreprise sur les semaines à venir et le poids des charges.
La santé financière du projet repose sur des incertitudes et des doutes où chaque euro investi est calculé. Mais le bon fonctionnement d’une entreprise ce n’est pas une science exacte, c’est un peu comme jouer à la roulette ou demander son avenir à une boule de cristal capricieuse…
Afin de pérenniser l’activité de leur entreprise, les entrepreneurs doivent affronter le processus long et parfois terrifiant de la quête de financements, une aventure redoutable pour 43% des entrepreneurs.
Être entrepreneur, c’est ressentir constamment le manque de temps et le poids de devoir tout gérer soi-même. Oui, c’est savoir faire de la compta et de la com’ alors que vous avez une formation d’ingénieur, vous êtes devenu un réel couteau suisse !
Il existe une fine barrière entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Les entrepreneurs travaillent en moyenne 48h par semaine, ce qui équivaut à environ 6 j/7.
La plupart du temps leur bureau c’est le canapé douillet à la maison, ou une pièce dédiée pour les plus chanceux, réduisant encore plus la séparation entre le pro et le perso.
Ils ne prennent généralement pas le temps de faire des pauses lors de la journée et enchaînent les rendez-vous importants, qui pourraient tout changer.
Pas moins de 40% des entrepreneurs travaillent pendant leurs vacances… et aussi les week-ends. IIs ont du mal à faire la coupure, craignant de manquer des infos cruciales pour le développement de leur projet s’ils s’accordent une pause. Finalement, ils ne lâchent vraiment jamais prise.
Souvent amené à travailler en solitaire ou avec des prestataires à aux quatre coins du monde, les liens se font rares. Ces nombreuses heures passées à travailler les isolent, parfois malgré eux, de leurs amis et même de leur famille. Pas le temps pour une sortie en plein air le dimanche après-midi avec les enfants ou des vacances à Salou l’été entre potes.
Les interactions se comptent alors sur les doigts de la main et vous enfoncent dans cette mécanique. Conclusion, moins de soirées barbecue et plus de rendez-vous virtuels !
Comme le répète tonton Michel à chaque fois qu’il vous voit “le travail c’est la santé”. Et il n’a pas tort, il faut écouter les anciens !
La santé mentale des entrepreneurs peut être parfois fragilisée. Les signes du burn-out peuvent être aussi clairs qu’une alarme incendie et peuvent arriver dès l’aube. En effet, si le bruit de leur réveil résonne en eux comme une bombe à retardement, qu’ils repoussent sans arrêt avant de se lever en stress parce qu’ils vont être en retard, c’est déjà un signe.
Ils sont fatigués malgré le repos et ils ont l’impression d’être à plat comme la batterie de leur téléphone après une longue journée. Ils ont l’impression d’avoir couru un marathon alors qu’ils ont simplement passé une journée au travail, c’est un signe à prendre au sérieux.
Le stress accumulé les empêche de dormir correctement. Ils ont du mal à s’endormir, et pensent que le marchand de sable les a oubliés, ou bien, ils font des cauchemars. Cela peut aussi se traduire par des réveils à répétition dans la nuit pour ressasser ce qu’ils ont fait au travail, ou ce qu’ils n’ont pas fait.
Ils ont tendance à se dévaloriser. Ils ne se souviennent pas de la dernière fois où ils se sont sentis accomplis ou satisfaits au travail. Ils se rappellent seulement la fois où ils ont rendu un dossier 1h en retard. Il faut qu’ils prennent du recul sur leur relation avec le travail.
Ils ont des maux de tête et des migraines qui persistent, non pas comme les maux de tête après une soirée un peu trop arrosée, mais plutôt comme un signal d’alerte qu’ils en ont assez avec leurs responsabilités sans fin.
Les troubles digestifs peuvent se faufiler dans leur quotidien comme des invités indésirables à une fête qu’ils n’ont pas envie d’organiser. Leur estomac se rebelle non pas à cause d’un plat pimenté qu’ils auraient mangé, mais plutôt à cause du stress et de la pression qui ont gentiment mit les pieds sous leur table.
L’anxiété, stress et l’irritabilité sont des colocataires assez bruyants et la cause de bien d’autres symptômes. La simple idée de répondre à un appel leur provoque un pic d’anxiété ou que chaque notification intervient comme le début de travaux à côté d’eux. C’est peut-être le signal de faire une pause.
La démotivation peut venir obscurcir chaque once de passion qu’ils avaient pourtant initialement. Si cette flamme ressemble à présent à une lueur vacillante, il faut qu’ils prennent le temps de rallumer la passion ou de prendre du recul pour éviter que cette démotivation ne s’embrase et ne devienne un incendie.
Cette situation peut également leur laisser une empreinte physique sur la balance. Une variation de poids qui se caractérise par une prise ou perte de poids significative. D’un côté, la pression peut provoquer une perte d’appétit ou une incapacité à se concentrer sur les besoins essentiels ou à l’inverse conduire à des alimentations malsaines avec une envie de se tourner vers la nourriture réconfortante.
S’ils se reconnaissent dans les différents signes développés au-dessus, il est temps de ralentir avant qu’il ne soit trop tard. Même s’ils ont des sujets importants et qu’ils n’ont pas envie de laisser leur entreprise sans eux. Votre santé est plus importante. Ils en feront sûrement moins, mais ils le feront mieux.
Il faut qu’ils trouvent des lieux pour travailler avec d’autres personnes, un café, un incubateur par exemple. Avoir des personnes pour valoriser leur activité, échanger et encourager afin qu’ils se sentent écoutés, compris et soutenus. C’est avec de la valorisation externe qu’ils se rendront compte de tout ce qu’ils font au quotidien.
Ils considèrent sûrement leur entreprise comme leur enfant, et pour cause, il leur prend bien du temps. Mais il est important qu’ils se créent une valeur personnelle. Prendre du temps pour eux, faire une activité collective, des cours de sport, ou des activités culturelles. Sortir avec leurs amis, ou voir leur famille. Cela leur permettra de se valoriser personnellement.
Nous leur conseillons de consulter un professionnel de santé apte à les aider s’ils ont le moindre doute ou la moindre question concernant leur situation.
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