Le suicide, tristement, demeure la deuxième cause de mortalité chez les moins de 30 ans en France, représentant 27 décès par jour.
La journée du 5 février, dédiée à la prévention du suicide, nous rappelle l’urgence de sensibiliser le grand public à cette réalité alarmante. Avec environ 200 000 tentatives de suicide chaque année en France, il est impératif de comprendre les signes avant-coureurs pour intervenir de manière précoce. Chaque personne, qu’elle soit un ami, un membre de la famille, un collègue ou un professionnel de la santé, a un rôle crucial à jouer dans la prévention du suicide. En effet, comprendre la détresse émotionnelle, c’est non seulement briser le silence, mais aussi tendre la main à ceux qui en ont besoin, leur offrant un chemin vers l’espoir et la guérison.
Le suicide peut être perçu comme un acte désespéré face aux défis de la vie. Souvent, des événements traumatisants ou des obstacles inattendus peuvent plonger une personne dans une détresse émotionnelle, la faisant se sentir isolée et un fardeau pour ses proches. Il est important de reconnaître les signes de détresse et d’agir avec empathie.
Il est crucial de comprendre que le processus du suicide ne se manifeste généralement pas de manière soudaine, mais plutôt à travers un cheminement en plusieurs étapes que l’on qualifie de crise suicidaire. Cette dernière se déploie en trois phases distinctes.
Tout d’abord, il y a l’accumulation de situations difficiles, accompagnée d’un sentiment de lâcher-prise et d’envie de mettre fin à la souffrance ressentie. Cette première phase est ensuite complétée par l’auto-dévalorisation, où la personne se sent la responsable exclusive de toutes les difficultés rencontrées. Ce processus conduit finalement à des pensées noires et/ ou des envies suicidaires, caractérisées par un isolement émotionnel où quelles que soient les solutions proposées, elles ne semblent plus audibles.
La durée de cette crise peut s’étendre de plusieurs jours à plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Il devient donc impératif d’initier des mesures préventives dès l’apparition des premiers signes alarmants. La vigilance et le soutien aux personnes en détresse émotionnelle sont essentiels pour intervenir efficacement et offrir une aide appropriée.
En 2020, 1 personne sur 20 âgée de 18 à 25 ans déclare avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois. Voici les signes à connaître pour identifier les maux et à prendre au sérieux.
Cette personne qui était généralement très sociable commence soudainement à s’isoler et à éviter les interactions, cela peut être un signe qu’elle se sent préoccupée. Son changement de comportement social peut être vraiment un indicateur important.
Les changements marqués dans le comportement comme les habitudes alimentaires, la productivité au travail ou bien à l’école sont des indicateurs à prendre en considération. Cela peut indiquer un manque d’envie et de motivation. Ce sont des personnes qui sont plus enclins à avoir des variations extrêmes d’humeur : des signes de désespoir, de colère accrue ou de sentiments d’impuissance.
L’expression verbale de détresse et de désespoir peuvent se manifester de trois façons différentes. Premièrement par des propos évasifs tels que « tu n’as pas autre chose à faire que de t’occuper de moi ? », des propos allusifs comme « j’en ai marre d’essayer d’aller mieux. » ou bien des propos explicites « Je préfère mourir que de me battre ». Ces différentes phrases peuvent indiquer un besoin d’aide immédiat. Prenez au sérieux les propos de la personne qui se confie directement ou indirectement à vous. Encouragez-la à vous parler de ses émotions et cherchez à comprendre ce qu’elle ressent.
Les personnes qui sont amenées à délaisser toutes leurs sources de plaisir : une passion, des hobbies ou même un engagement social sont des signes importants pour déceler que cette personne traverse une période qui est difficile. Chaque geste compte et vous pouvez aider cette personne, alors si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas.
Les personnes ayant des idées noires peuvent également préparer leur acte de façon très concrète. Elles peuvent parfois se séparer de leurs biens personnels ou encore rédiger un testament par exemple. Si une personne commence à se séparer de ses objets précieux ou de valeurs sentimentales, parle de dispositions financières inattendues ou met de l’ordre dans ses affaires, comme si elle se préparait à partir, cela indique un besoin urgent d’intervenir.
Le suicide est un sujet délicat, touchant environ 10 000 personnes chaque année en France, avec une prédominance chez les hommes (près de ¾). On estime qu’un suicide expose 135 personnes qui seront émotionnellement concernées, et impacte 6 à 14 personnes dans l’entourage. La prévention est plus que nécessaire, car le suicide est évitable et repose sur la reconnaissance précoce des signes.
En effet, 70% des personnes qui décèdent par suicide souffraient d’une dépression, souvent non diagnostiquée ou non traité. Il est important de parler à ses proches de son mal-être et de s’orienter vers un professionnel de la santé afin de poser un diagnostic et de se faire accompagner pour retrouver goût à la vie.
Diverses options adaptées à vos besoins sont à disposition pour faciliter les échanges et le soutien :
Ce numéro offre une assistance et une écoute dédiées à la prévention du suicide au niveau national. Il constitue une ressource essentielle pour ceux qui ont besoin d’une aide immédiate.
SOS Amitié propose un service d’écoute disponible à toute heure du jour et de la nuit. Cette plateforme offre un soutien empathique et confidentiel pour ceux qui traversent des moments difficiles.
Nightline est une initiative de pair-aidance spécialement conçue pour les étudiants. Elle offre une oreille attentive et compréhensive, assurée par des pairs formés, pour aider les étudiants à surmonter les défis liés à leur parcours académique et personnel.
Domy propose une plateforme facilitant la recherche d’un psychologue adapté à des problématiques spécifiques. Cela permet de trouver un professionnel compétent pour fournir un accompagnement approprié en fonction des besoins individuels.
Ces ressources diversifiées visent à répondre aux différentes situations et préoccupations, offrant ainsi un éventail de possibilités pour obtenir du soutien, que ce soit en matière de prévention du suicide, d’écoute attentive ou de recherche de professionnels de la santé mentale.
